Blog d'Ecolex

Les équipements de désamiantage : protection et décontamination

Les équipements de désamiantage : protection et décontamination

Afin de procéder à une opération de désamiantage en toute sécurité ainsi que dans le respect des normes et autres réglementations en vigueur, il est nécessaire d’avoir recours à l’usage de divers types d’équipements : les équipements de protection (individuelle et collective) ainsi que les équipements de décontamination, entre autres. Envie d’en apprendre davantage sur ces équipements de désamiantage ? Poursuivez donc votre lecture de notre article !

Les équipements de protection

Tout opérateur en désamiantage intervenant sur un chantier se doit de s’équiper correctement et adéquatement afin de ne pas mettre sa santé en péril ni celle des autres durant l’exercice de ses fonctions professionnelles.

Les équipements de désamiantage de protection individuelle

L’arrêté du 7 mars 2013 est relatif au choix, à l’entretien ainsi qu’à la vérification des équipements de protection individuelle qui sont utilisés lors de travaux de désamiantage. D’autre part, il stipule également que les équipements fournis doivent être adaptés au niveau d’empoussièrement du chantier sur lequel ils sont voués à être utilisés.

La maîtrise d’un chantier de désamiantage passant obligatoirement par la réalisation de mesures de l’empoussièrement généré par les travaux de retrait, avant d’entrer dans le détail des principaux équipements de désamiantage, il nous semble important de rappeler qu’il existe trois niveaux différents d’empoussièrement :

Niveau 1 : l’exposition à l’amiante est inférieure à la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP), à savoir 10 fibres d’amiante par litre d’air sur 8 heures d’exposition
– Niveau 2 : l’exposition à l’amiante est supérieure à la VLEP et inférieure à 60 fois la VLEP
– Niveau 3 : l’exposition à l’amiante est inférieure ou égale à 250 fois la VLEP

Les masques : protection du système respiratoire

Le port du masque par les opérateurs en désamiantage lors de leurs interventions permet d’assurer la protection respiratoire.

Il existe trois principaux types de masques :

– Masques à gaz ou à pression négative
Masques à ventilation assistée, au facteur de protection de 80
Masques à adduction d’air depuis un réseau d’air comprimé ou de bouteilles d’air comprimé (sous la forme d’un chariot d’air respirable), dont le facteur de protection est de 250

Pour savoir quel type de masque porter lors de travaux de désamiantage, il est nécessaire de confronter le niveau d’empoussièrement du chantier en question au facteur de protection du masque.

Prenons donc l’exemple d’un opérateur en désamiantage portant un masque à ventilation assistée. Ainsi équipé, ce dernier pourra être exposé en zone :

Pendant 8 heures à un empoussièrement maximum de 800 fibres d’amiante par litre d’air (VLEP de 10 fibres d’amiante par litre d’air x facteur de protection de 80),
OU
Pendant moins de 8 heures, en recalculant la durée de la vacation afin que la moyenne retombe à 10 fibres par litre d’air sur 8 heures d’exposition.

Remarque : Evidemment, le calcul de la durée des vacations des opérateurs en désamiantage est plus complexe qu’une simple moyenne. En effet, il existe une formule de calcul du respect de la VLEP sur une durée d’exposition de 8 heures bien plus précise et complète que la règle ici énoncée dans cet exemple volontairement simplifié.

Pour plus d’informations sur les masques et leurs usages, nous vous invitons à consulter le tableau ci-dessous, extrait de la réglementation (arrêté du 7 mars 2013 sus-cité). Vous y retrouverez le détail des différentes situations pouvant se présenter ainsi que le type de masque à porter dans le cadre de chacune d’entre elles :

Niveau d’empoussièrementEPI prescrits dans l’arrêté du 07.03.2013
FFP3Demi-masque ou masque complet avec filtre P3TM2P VA demi masqueTH3P VA cagoule ou casqueTM3P Ventilation assistée avec masque completAdduction d’Air (AA)Tenue étanche ventilée
Niveau 1A = 0 à < 100 f/LAdapté mais

limité à 15

min/jour et

à la SS4

AdaptéAdaptéAdaptéAdaptéNon prescrit
Niveau 2A = 100 à < 800 f/LInterditAdaptéAdaptéNon prescrit
B = 800 à < 2 400 f/LInterditAdapté sous condition de réduire la durée d’exposition par jour (max de 2 400 f/L pour 2h/jour)AdaptéNon prescrit
B = 2 400 à < 3 300 f/LInterditNon adaptéNon prescrit
C = 3 300 à <6 000 f/LInterditAdapté sous condition de réduire la durée d’exposition par jour (max de 6 000 f/L pour 3h/jour)Adapté
Niveau 3C = 6 000 à < 10 000 f/LInterditInterditAdapté sous condition de réduire la durée d’exposition par jour (max de 10 000 f/L pour 2h/jour)Adapté
D = 10 000 à < 25 000 f/LInterditInterditNon adaptéAdapté

Les combinaisons : protection du visage et du corps

Au vu du caractère dangereux de l’amiante, la combinaison la plus efficace que pourrait porter un opérateur en désamiantage est une combinaison de protection étanche. Or, si cet équipement n’est pas ventilé (ce qui est souvent le cas car difficile à mettre en oeuvre), le porter peut représenter des risques. En effet, en cas d’efforts physiques trop importants fournis dans un environnement chaud, le port d’une combinaison étanche non ventilée peut mener à une hyperthermie, à savoir une augmentation dangereuse de la température corporelle au-delà de 37,5°.

Ainsi, lors de travaux de désamiantage, on opte généralement pour le port d’une combinaison à usage unique de type 5. Cette catégorie de vêtement permet d’assurer une protection complète contre les produits chimiques solides (aérosols de faible concentration, engrais, colorants, etc) ainsi que contre les particules sèches et projections légères de produits dangereux tels que les poussières et particules d’amiante.

En outre, la réglementation stipule que les coutures des combinaisons portées lors d’opérations de désamiantage doivent être thermocollées ou thermosoudées.

Remarque : En ce qui concerne les coutures des combinaisons, il est à noter que des exceptions ont dues être faites lors de la période actuelle de crise sanitaire que nous traversons à cause de la COVID-19. En effet, le secteur du désamiantage fait face à des difficultés d’approvisionnement, les stocks allant majoritairement aux soignants.

Les équipements de désamiantage de protection collective

L’arrêté du 8 avril 2013 énonce les règles techniques, les mesures de prévention ainsi que les moyens de protection collective à mettre en œuvre par les entreprises lors d’opérations comportant un risque d’exposition à l’amiante.

Les systèmes de confinement

Si lors d’un chantier de niveau 1, une simple isolation de la zone à traiter suffit, en cas de travaux de désamiantage de niveaux 2 ou 3, il est nécessaire d’établir une zone de confinement. Cette dernière est délimitée grâce à l’installation d’une structure en film polyane qui permet d’encercler et d’isoler les Matériaux Contenant de l’Amiante (ou MCA).

Il existe deux types différents de confinement :

– Le confinement statique : étanchéisation de la zone à traiter à l’eau ainsi qu’à l’air
– Le confinement dynamique : mise en dépression au moyen d’extracteurs d’air permettant de baisser la pression atmosphérique au sein de la zone et de renouveler l’air. Un tel confinement est défini par un bilan aéraulique (relatif au contrôle des flux d’air) théorique et contrôlé par un bilan aéraulique pratique

Remarque : dans le cadre du confinement dynamique, des groupes électrogènes de secours sont également déployés afin de pouvoir remédier à toute panne ou dysfonctionnement éventuels du système de ventilation et d’extraction.

Les équipements de désamiantage : aspirateurs industriels

Afin d’éviter que des poussières d’amiante ne soient libérées dans l’air et qu’elles s’y dispersent, les opérateurs en désamiantage peuvent avoir recours à la technique de l’aspiration. En effet, utilisés directement à la source d’émission des poussières, les aspirateurs industriels permettent de limiter les risques sanitaires engendrés par l’exposition à l’amiante.

Il est également possible de les connecter à des carters d’aspiration, notamment sur les ponceuses et rectifieuses qui servent à retirer les colles, mortiers et autres enduits amiantés.

Afin d’être efficaces, les aspirateurs industriels doivent être équipés de :

un filtre primaire ainsi qu’un filtre secondaire assurant la filtration maximale ainsi que la purification de l’air traité
– un système d’ensachage visant à contenir les poussières et autres particules aspirées

Les brumisateurs

La brumisation permet d’abaisser le taux de fibres d’amiante dans l’atmosphère et de les rabattre au sol, les empêchant ainsi d’être potentiellement respirées.

Cette technique présentent divers avantages. En effet, les brumisateurs :

– peuvent fonctionner pendant des heures en continu
– projettent des agents atteindre des zones qu’il est difficile d’atteindre au moyen d’une autre technique
– abaissent la température en zone
, ce qui permet de mieux respecter l’abaque de Meyer, définissant les temps de zone en fonction de la température ambiante

D’autre part, il existe deux types de brumisateurs :

– les gros modèles, de type canons à eau, utilisés sur les chantiers en extérieur
– les plus petits, sur pieds, installés en zones intérieures

Les humidificateurs

Grâce à l’humidification, il est possible d’imbiber les matériaux contenant de l’amiante et ainsi de contenir les fibres à la source-même de l’émission.

Même s’il existe une grande variété de types d’humidificateurs, on note que les plus communément utilisés sont les pulvérisateurs à main ainsi que les “Airless”.

Les équipements de désamiantage voués à assurer la décontamination

Accéder à une zone de travaux de désamiantage et en sortir répond à un processus se déroulant sur plusieurs étapes.

La zone d’approche

D’abord, les opérateurs en désamiantage doivent passer par ce que l’on appelle la “zone d’approche”, où ils pourront se préparer et s’équiper pour l’intervention.

Les sas de décontamination fixes ou les unités mobiles de décontamination

Une fois prêts, ils pourront pénétrer sur la zone de travaux en passant au préalable par un sas de décontamination fixe ou bien une unité mobile de décontamination, selon le type et l’agencement de chaque chantier.

Ainsi, les opérateurs en désamiantage devront traverser :

En cas de travaux de niveau 1

Une unité mobile de décontamination, qui se constitue d’un sas à 3 compartiments avec 2 douches,
OU
Un sas de décontamination fixe à 2 compartiments, afin d’assurer d’abord un dépoussiérage, puis une douche d’hygiène.

En cas d’interventions de niveaux 2

Dans le cadre des travaux en extérieur uniquement, une unité mobile de décontamination,
OU
Un sas de décontamination fixe à 3 compartiments, avec une douche dans le deuxième compartiment,
OU
Un sas de décontamination fixe à 5 compartiments, dont le deuxième et le quatrième compartiment contiennent des douches.

Remarque : si le sas de décontamination fixe à 3 compartiments est communément accepté sur les travaux de niveau 2, on préfère généralement installer celui à 5 compartiments, sauf s’il existe une impossibilité technique de mise en place (exigüité, etc).

En cas de travaux de niveau 3

On a dans ce cas recours à l’usage d’un sas de décontamination fixe à 5 compartiments.

Enfin, au moment de quitter une zone de confinement, les opérateurs devront repasser par le sas de décontamination et en sortir par ce que l’on appelle la “zone propre”, une fois douchés et changés.

Remarque : au même titre que les opérateurs, le matériel utilisé lors d’une intervention de désamiantage ainsi que les déchets en ayant été extraits doivent être décontaminés et évacués par le biais d’un sas.

Note importante

Les équipements de désamiantage, en particulier ceux de protection individuelle et de protection collective, sont soumis à la réglementation. L’usage qu’il faut en faire est ainsi énoncé dans un certain nombre d’arrêtés (tels par exemple que les deux sus-cités, à savoir ceux du 7 mars et du 8 avril 2013, que l’on a souvent tendance à associer).

Il est important de garder à l’esprit que chaque entreprise de désamiantage oeuvre selon ses propres méthodes et autres validations de processus. Cela a donc une influence évidente sur les techniques de retrait mises en oeuvre ainsi que sur les mesures appliquées pour abaisser l’empoussièrement à la source.

Chez Ecolex, nous mettons un point d’honneur à proposer à nos clients une intervention de qualité

Ecolex investit tous les ans des centaines de milliers d’euros afin de renouveler son parc d’équipements et de travailler avec le matériel à la pointe des nouvelles technologies du secteur.

Nous avons en effet à coeur de toujours être en mesure de garantir à nos clients une intervention efficace, et cela passe entre autres par l’usage des meilleurs équipements disponibles sur le marché. En effet, un matériel de qualité est gage non seulement d’une intervention de désamiantage réalisée dans le respect de la réglementation cadrant le métier, mais aussi de la préservation de la santé de toutes et tous.

D’autre part, Ecolex travaille avec des fournisseurs compétents ainsi que des partenaires professionnels lui permettant de proposer une prestation globale parfaitement maîtrisée. Alors, si vous avez besoin de mettre en place un projet de désamiantage, n’hésitez pas à nous solliciter !

Pour comprendre toutes les étapes d’un projet de désamiantage, nous vous invitons à consulter ce guide complet sur le désamiantage.