Sur les chantiers où la mise en place d’une zone de confinement dynamique s’impose, il est nécessaire de procéder à divers contrôles avant que les travaux ne commencent afin de s’assurer que les opérateurs interviennent en toute sécurité. Ces contrôles consistent en la réalisation d’un bilan aéraulique. Mais, en quoi consiste donc un tel bilan et quel est sa fonction ? Pour le savoir, continuez à lire notre article.
Le bilan aéraulique et le confinement dynamique
En cas de travaux de désamiantage de niveaux 2 ou 3, l’installation d’une zone de confinement est nécessaire. Une telle zone se délimite par une structure en film polyane, qui permet d’encercler et d’isoler les Matériaux Contenant de l’Amiante (ou MCA).
On dénombre deux types de confinement :
– Le confinement statique, dans le cadre duquel la zone à traiter est étanche à l’eau et à l’air
– Le confinement dynamique, où la zone est mise en dépression au moyen d’extracteurs d’air permettant de baisser la pression atmosphérique au sein de la zone et de renouveler l’air.
C’est dans le second cas, celui du confinement dynamique, qu’on établit un bilan aéraulique.
PS : ces deux types de confinement sont souvent mis en œuvre en même temps car ils sont complémentaires. Par exemple, on ne peut installer une zone de confinement dynamique sans également mettre en place une zone de confinement statique.
Qu’est-ce qu’un bilan aéraulique ?
La méthode du bilan aéraulique permet de prévoir et de valider la qualité du confinement dynamique mis en place sur les chantiers de désamiantage qui nécessitent de tels aménagements.
Plus précisément, le bilan aéraulique consiste à analyser et à contrôler les moyens de ventilation déployés sur les chantiers de désamiantage sous confinement dynamique.
On parle du bilan aéraulique théorique et du bilan aéraulique pratique.
Le bilan aéraulique théorique
Le bilan aéraulique théorique (ou prévisionnel) est effectué à l’étape de préparation du plan de retrait. Ce bilan permet, comme son nom l’indique, de prévoir quels seront les équipements à mettre en place sur le chantier afin que le confinement dynamique soit le plus optimal possible.
En établissant ce bilan, une entreprise spécialisée dans le retrait d’amiante peut alors optimiser :
– le renouvellement de l’air en zone de confinement sur toute la durée du chantier de désamiantage
– la répartition de l’air neuf au sein de la zone de confinement
– la mise en dépression constante dans la zone de confinement
– la gestion des extracteurs d’air
– la bonne mise en œuvre et la représentativité des processus
Le bilan aéraulique pratique
La qualité d’un confinement dynamique est vérifié, préalablement au lancement des travaux de désamiantage, de deux manières.
Tout d’abord, on réalise un test au fumigène, qui consiste à emplir la zone confinée d’un fumigène afin de vérifier l’étanchéité (par l’observation d’éventuelles fuites de fumée vers l’extérieur), mais aussi l’homogénéité du renouvellement d’air (par l’observation d’éventuelles “zones mortes”). Ce test est également appliqué en cas de confinement statique.
En complément du test au fumigène, il est aussi nécessaire de réaliser un bilan aéraulique pratique (aussi dit sur chantier). Une fois le matériel installé, il s’agit alors de mesurer, grâce à un anémomètre, les vitesses moyennes de passage de l’air dans les entrées ainsi que les extracteurs d’air.
Le relevé alors réalisé, dit initial, servira à vérifier la validité du bilan aéraulique théorique en :
– montrant que le taux de renouvellement de l’air au sein de la zone confinée est conforme au cahier des charges
– s’assurant de la répartition homogène de l’air dans toute la zone
– confirmant les hypothèses de calcul alors formulées quant aux débits d’air transitant par les sas personnels et les sas déchets.
Le contrôle régulier des vitesses d’air permet à l’entreprise de désamiantage de vérifier la qualité de son intervention en zone confinée. Les résultats sont enregistrés au fur et à mesure et viennent actualiser la documentation établie autour du suivi du chantier.
D’autre part, ces données sont également conservées par l’entreprise de désamiantage une fois les travaux terminés et le site restitué, car elles peuvent s’avérer utiles au moment de préparer de nouvelles prévisions sur de futurs chantiers.
PS : si les entreprises de désamiantage qualifiées sont en mesure de réaliser ces opérations elles-mêmes, elles peuvent également parfois, sur des chantiers complexes, faire appel à des bureaux d’études spécialisés et solliciter leur aide.
Bilan aéraulique et législation
La note technique de l’INRS ED-6307 d’octobre 2018, qui remplace la note ND2137, simplifie l’aéraulique de chantier en basant la vérification des paramètres sur le suivi de la dépression en zone, en prenant en compte des valeurs théoriques de débit d’air pour les éléments du confinement dynamique (entrées d’air, sas de décontamination, etc…), données par les fabricants.
Pour comprendre toutes les étapes d’un projet de désamiantage, nous vous invitons à consulter ce guide complet sur le désamiantage.
